Relation apaisée et nourrissante : la communication non violente (CNV)

Les relations humaines peuvent parfois être difficiles. Les échanges verbaux s’enveniment jusqu’à la dispute et parfois au point de non retour. Personne ne sort satisfait de tels échanges et personne n’en sort grandi ou plus fort.

Des outils existent pour développer des relations plus apaisées et plus nourrissantes. Il s’agit notamment de la communication non violente (CNV). Cette méthode a été développée aux Etats-Unis dans les années 60 par Marshall Rosenberg (docteur en psychologie clinique). Elle repose sur des moteurs comme l’empathie, la bienveillance et le respect.

Son principe est simple et repose sur 4 piliers. Toutefois cette méthode demande un peu de pratique pour pouvoir être utilisée efficacement.

Les 4 piliers de la communication non violente

Afin de dépassionner les échanges verbaux houleux, la communication non violente invite à revenir à plus d’objectivité, puis à observer ce qu’il se passe en nous, avant de formuler une demande claire.

L’observation objective

Il s’agit d’exposer une situation de manière objective, sans jugement et sans prêter d’intention aux personnes.

Par exemple, on ne dira pas : « Tu es encore arrivé en retard, c’est vraiment égoïste de ta part. J’ai l’impression que tu fais tout pour me mener la vie impossible ».

Mais on préférera dire : « Lundi nous avions convenu d’un rendez-vous pour 18H00 afin d’aller choisir un cadeau ensemble pour l’anniversaire de notre amie. Tu es arrivé avec 30 minutes de retard et tu ne m’as pas prévenu de ce retard ».

Exprimer ses sentiments

Il s’agit d’exprimer les sentiments que nous ressentons face à la situation. Qu’est-ce que cette situation provoque en nous ? Colère, tristesse, déception ?

Par exemple on ne dira pas : « Tu es vraiment pénible à arriver tout le temps en retard ! J’ai l’air de quoi moi à t’attendre comme un idiot ? Tu penses aux autres parfois ? »

Mais plutôt : « Quand tu arrives en retard [rappel de la situation objective] je ressens de la déception et je me sens délaissé. »

Il faut éviter les phrases comme « j’ai l’impression que tu me délaisses, que tu ne m’aimes plus ». Une astuce est de rester sur des phrases simples ayant comme structure « quand tu fais ceci, je ressens ceci et cela », « Je ressens de l’abandon, je ressens du délaissement ».

Identifier et exprimer ses besoins

L’être humain est constitué de besoins de différentes natures, qu’il a besoin de satisfaire pour être heureux. Cette étape consiste à identifier le besoin profond en nous et à l’exprimer de manière simple, neutre et dépassionnée. Identifier son besoin profond peut demander un travail d’introspection préalable car parfois nous ignorons le besoin insatisfait.

Par exemple, on ne dira pas : « Je ne peux pas passer mon temps à t’attendre et à être la cinquième roue du carrosse ! Tu me prends pour qui à la fin ? T’en n’a rien à faire de moi et de ce que nous faisons ? ».

Mais plutôt : « J’ai besoin de pouvoir compter sur toi et de te sentir impliqué dans ce que nous faisons. »

Formuler une demande

Cette dernière étape consiste à formuler une demande claire et précise. Celle-ci doit être en rapport avec la situation à l’origine du conflit et doit permettre la satisfaction des besoins, permettant ainsi aux émotions de ne pas virer au rouge. Attention : ce n’est pas parce que vous faites une demande, que la personne acceptera d’y répondre favorablement.

Par exemple, on ne dira pas : « Il faut vraiment que tu te bouges plus que ça et que tu arrêtes de me faire poiroter ».

Mais plutôt : « Je te demande d’arriver à l’heure quand nous convenons d’un rendez-vous et de me prévenir quand tu as du retard ».

Il est possible de remplacer « je te demande » par « je souhaite » ou « j’aimerais ». L’important est que la formulation ne soit pas un reproche déguisé, ne soit pas accusatrice.

Les bienfaits de la communication non violente

Que pouvons-nous attendre de la communication non violente ? Quels en sont les bienfaits ? En premier lieu des relations apaisées et dépassionnées. Cette méthode permet d’aborder des points parfois difficiles de manière objective, tout en mettant les émotions et les besoins des individus au centre de l’échange.

Cette méthode permet d’éviter d’envenimer une situation et de comprendre pourquoi la personne avec qui nous sommes en relation réagit de telle manière. Elle permet de mieux connaitre ses besoins et de mieux connaitre l’autre.

L’Association pour la communication non violente (ACNV France) liste d’autres bienfaits, notamment :

  • « Trouver des manières de satisfaire nos besoins qui honorent et respectent nos valeurs et celles des autres. »
  • « Dissiper les sentiments de culpabilité, de honte, de peur, de dépression. »
  • « Transformer la colère ou la frustration en un élan qui aboutira à la coalition et à la coopération. »

« Il est plus sain pour tout le monde de satisfaire des besoins grâce à la coopération plutôt que par la compétition. »

Association pour la communication non violente

Mon avis sur la communication non violente

La communication non violente est un très bon outil pour des relations apaisées, mais aussi pour grandir ensemble dans la bienveillance et le respect. C’est un modèle coopératif dans lequel les individus :

  • acceptent leurs besoins et ceux des autres
  • comprennent qu’il est important de satisfaire ses besoins
  • satisfont leurs besoins sur un modèle coopératif
  • communiquent sans agressivité et sans jugement

Cependant la communication non violente a des limites. Elle ne fonctionne bien qu’entre les personnes qui acceptent de jouer le jeu. Dans mon expérience elle s’est même révélée inefficace et contreproductive face aux personnalités de type « toxiques » (manipulateur, pervers narcissique, mythomane, dominateur).

La communication non violente nécessite donc d’être pratiquée entre des personnes un minimum saine, équilibrée et surtout désireuses de nourrir des relations apaisées et nourrissantes.

Sources et lectures complémentaires

image de Duy Pham/Unsplash

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