Transformer son passé en force

Pas toujours simple de comprendre pourquoi nous vivons telle ou telle expérience. Cela vient du fait que lorsque nous vivons une expérience, nous n’avons pas toujours le recul nécessaire pour comprendre ce qui nous arrive. Pour le dire simplement, nous avons la tête sous l’eau ou la tête dans le guidon, selon l’expression que vous préférez. Alors vous aussi vous pourriez avoir envie de connaitre le sens de votre expérience au moment où vous la vivez. Mais ce n’est pas toujours possible, soit parce qu’il faut laisser le temps faire son oeuvre, soit parce que c’est vous qui déciderez du sens que vous voulez donner à cette expérience. Quoiqu’il en soit, tout n’arrive pas par hasard et c’est le temps qui vous aidera dans votre quête de sens.

Note : je ne parlerai pas ici des expériences graves ou tragiques de l’existence (comme les accidents graves, les maladies graves ou encore les décès). Je parlerai ici des expériences dans le sens de parcours de vie, d’aventures.

Distinguer le pourquoi du sens de l’expérience

Avant tout, il est nécessaire d’apprendre à différencier le pourquoi d’une expérience du sens de celle-ci. Même si parfois le pourquoi et le sens ne font qu’un, ce n’est pas toujours le cas. Prenons un exemple, le cas d’un licenciement. En séparant les deux notions, nous pourrions obtenir ceci :

  • le pourquoi : vous avez commis une faute professionnelle, les affaires ne marchent plus pour l’entreprise qui procède alors à un licenciement économique, etc…
  • le sens : il était temps pour vous d’enfin oser vous reconvertir professionnellement ou de lancer votre propre entreprise, vous pourrez enfin postuler dans une ville dont le cadre de vie vous plaît davantage, etc… La vie vous offre une occasion pour réaliser cela.

Comme nous le verrons plus bas, vous pouvez décider du sens que vous donnerez à cette expérience : par exemple, soit vous laisser abattre, soit voir en ce licenciement une occasion de réaliser un projet qui vous tient à coeur depuis un moment.

L’instant psycho-spirituel : en spiritualité, il est considéré que nous sommes parfois à l’origine de nos expériences. Souvent de manière inconsciente. Ainsi, dans l’exemple d’un licenciement pour faute, la personne a pu saboter inconsciemment son travail car il était temps pour elle d’aller s’épanouir/se réaliser ailleurs.

Le pourquoi : lorsqu’il faut laisser le temps au temps

Pour saisir le pourquoi d’une expérience, il est parfois nécessaire de laisser le temps faire son oeuvre : soit parce que vous avez besoin de temps pour sortir la tête de l’eau et analyser votre expérience, soit parce que le pourquoi de votre expérience n’est pas encore advenu. En effet, de nombreuses péripéties peuvent être nécessaires avant d’atteindre le pourquoi d’une expérience.

Pour continuer sur notre exemple précédent, après votre licenciement économique vous allez retrouver un amour de jeunesse (puisque vous avez plus de temps « libre ») et recommencer une aventure avec cette personne. Au jour du licenciement, vous n’étiez pas en mesure de comprendre le pourquoi, et vous n’auriez pas pu retrouver cet amour si vous aviez conserver votre emploi. Dans ce cas, il fallait laisser du temps au temps pour qu’advienne le pourquoi. Notez également qu’ici le pourquoi et le sens s’entremêlent. Mais ce sera à vous de décider si vous recommencez une aventure amoureuse avec cette personne, et ainsi vous avez un choix quant au sens à donner à cette expérience.

« Une expérience qui se termine est une occasion offerte par la vie d’en vivre de nouvelles. »

Au Mieux Vivre, Frédéric

Vous pouvez décider du sens à donner à vos expériences

Nous allons partir d’un exemple pour mieux comprendre, celui du philosophe Bernard Stiegler (lien vers Wikipedia), et plus particulièrement l’une de ses expériences : celle de la prison. En effet, c’est en prison qu’il commença à étudier la philosophie. Ce que nous pourrions prendre ici pour une expérience négative, se révèle être en fait le point de départ de l’aventure de sa vie de philosophe. Nous voyons ainsi comment nous pouvons agir sur l’expérience que nous vivons.

« Le sens d’une expérience peut se choisir par ce que nous en faisons, par notre réaction face à celle-ci. »

Au Mieux Vivre, Frédéric

Il y a donc deux choses dans cette expérience, comme dans la plupart de celles que nous vivons : la prison et la réaction qui consista à commencer à étudier. Et donc, deux questions : pourquoi ce passage par la prison et quel sens donner à cette expérience.

Sortons du cas particulier de Bernard Stiegler pour avoir une lecture plus globale, peu importe l’individu. Nous essayons ici juste d’essayer de comprendre comment donner du sens à nos expériences. Le passage par la prison peut être une étape nécessaire pour certaines personnes, sur le plan psychologique (ou spirituel). Comme une façon de se mettre au pied du mur ou pour bien prendre conscience que le chemin choisit mène à une impasse. C’est le « pourquoi » de l’expérience. Maintenant, là où il est possible d’agir c’est sur le sens qu’elle a dans la vie de l’individu. En commençant à étudier en prison, la prison devient un point de départ pour une expérience de vie plus satisfaisante. Et il s’agit bien d’une question de choix : certaines personnes ne font que répéter leurs schémas et retournent en prison régulièrement. Comme si elles étaient bloquées.

Pour résumer : on peut choisir le sens à donner à une expérience soit par ce que nous ferons quand celle-ci sera terminée, soit par ce que nous ferons durant celle-ci. Donner du sens à une expérience c’est faire de celle-ci un point de départ. Il ne s’agit pas nécessairement de tourner une page, mais au moins de rectifier une trajectoire de vie, une dynamique personnelle.

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