Savoir faire preuve de bienveillance et de compassion est une qualité. Chacun d’entre nous devrait apprendre à les cultiver. Mais aujourd’hui, certaines personnes, poussées par des courants plus ou moins spirituels, poussent le concept un peu trop loin. En effet, ces deux qualités ne doivent pas nous rendre aveugles face aux autres et ne doivent pas nous plonger dans une certaine sensiblerie, et encore moins dans la culpabilisation. Petites explications.
Ce que sont et ne sont pas la bienveillance et la compassion
Il ne s’agit pas de tout accepter ni de tout pardonner sous prétexte que vous arrivez à comprendre la personne en face de vous. Par exemple, ce n’est pas parce qu’une personne a eu une enfance difficile qu’elle peut se permettre d’être imbuvable avec les autres. Parfois, poser des limites c’est justement faire preuve de bienveillance et de compassion. Recadrer une personne peut être un acte de bienveillance, dans le sens où cela peut conduire cette personne à prendre conscience de son comportement, et ainsi le rectifier. C’est le cas par exemple d’un parent envers son enfant, ou lorsqu’un ami vous explique que vous êtes en train de dériver.
Savoir pardonner peut parfois être utile pour guérir des plaies. Mais nous avons le droit (le devoir ?) de ne pas tout pardonner. Et ce n’est pas manquer de bienveillance ni de compassion, comme je peux le lire ou l’entendre régulièrement. Attention à certains courants spirituels, souvent de tendance new age, qui visent à cultiver une image fausse de ces deux qualités. Sous prétexte de vouloir « incarner un être de lumière ». Redescendons sur Terre.
Parfois, faire preuve de bienveillance et de compassion c’est simplement souhaiter à une personne de retrouver le chemin vers un équilibre et une paix intérieurs. Sans forcément lui pardonner si elle vous a fait du mal ou a abusé de vous au-delà de l’acceptable. Et rien ne vous oblige à rester en contact avec elle. L’un n’empêche pas l’autre : on peut être bienveillant et avoir de la compassion pour une personne, sans pourtant vouloir qu’elle reste dans notre vie. On peut souhaiter du bon pour autrui sans pour autant vouloir être à son contact.
Et si cela vous pose moralement problème, dites-vous que parfois cette forme de bienveillance (souhaiter que la personne retrouve le chemin d’une vie plus lumineuse), c’est déjà du pardon : le pardon par la bienveillance.
Nous voyons ici que bienveillance et compassion peuvent prendre diverses formes. Il n’existe pas qu’une seule façon d’exprimer ces deux qualités. Et personne ne devrait vous dire comment les exprimer.
Attention aux personnes toxiques
Une autre raison de ne pas faire preuve de bienveillance et de compassion de manière aveugle et inconditionnelle c’est les personnes toxiques. En effet, celles-ci peuvent utiliser votre capacité à l’empathie, à faire preuve de bienveillance et de compassion pour en abuser. Soit en abusant de votre temps pour se plaindre sans cesse, et ainsi vous pomper votre énergie. Soit en vous manipulant, souvent par le biais de la culpabilité.
Ces personnes au comportement toxique vont régulièrement tester vos limites. Pour voir jusqu’à quel point elles peuvent vous marcher dessus en jouant sur votre gentillesse et votre amour pour autrui. Dites-vous bien une chose : vous restez maître de comment et envers qui vous faites preuve de compassion et de bienveillance. Et si cela ne plaît pas à la personne, tant pis pour elle. Ce n’est certainement pas ce type de personnes qui doivent venir vous faire la morale à ce sujet. Ne laissez pas ces personnes détruire ce qu’il y a de bon en vous. Car c’est ce qu’il risque de vous arriver (au moins un temps).
Il se trouvera toujours des personnes pour abuser de votre gentillesse. Mais notre temps est limité. Pendant que vous donnez cette gentillesse à ces personnes qui en abusent, vous ne la donner pas à d’autres personnes. Il y a des personnes qui sont inaccessibles à cette gentillesse. C’est le cas des personnes toxiques : manipulateurs, pervers narcissiques et sociopathes notamment. Encore une fois, l’amour inconditionnel ce n’est pas tout accepter de ces personnes. Ce peut être simplement de leur souhaiter qu’elles évoluent en conscience, loin de vous.
Lorsqu’une personne cherche trop souvent à vous culpabiliser parce que vous ne feriez pas assez preuve de compassion ou de bienveillance, c’est l’un des signes de manipulation. Bien sûr, nous pouvons parfois regretter que notre entourage ne soit pas plus compatissant et le leur faire savoir. Mais dans une relation saine, cela reste une exception. Le plus souvent, on ne quémande pas la bienveillance ou la compassion. C’est quelque chose que l’on donne à autrui quand on le décide. C’est un acte d’amour, que l’on donne sans espérer un retour.
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